Israël confronté au double standard : Comment la communauté internationale se rend complice de l’incitation à la haine contre Israël et contribue à nourrir l’antisionisme…

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Depuis sa création, les actions d’Israël et de son armée sont décortiquées par les médias, commentées par les gouvernements étrangers, et bien souvent fustigées par des ONG qui, sous couvert d’humanitarisme, font profession de la détestation d’Israël. Aucun pays au monde n’est sujet à autant d’attention, autant de critiques, autant de polémiques. L’obsession de la communauté internationale contraste avec « l’intensité » (Le conflit Israélo-arabe reste globalement un conflit de basse intensité. En près de 100 ans, il a fait moins de 100.000 victimes. Sans faire de comparaisons macabres, il convient de souligner que ce chiffre est « faible » face aux 250.000 morts en 3 ans en Syrie, aux millions de morts de la guerre des grands lacs en Afrique et des centaines de milliers de morts dans les autres conflits qui ensanglantent le monde depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.) du conflit israélo-palestinien, au regard de l’histoire et des bouleversements que connaît actuellement le Moyen-Orient.

Alors que le terme de « riposte disproportionnée » est régulièrement évoqué pour qualifier les opérations de Tsahal lancées en réponse aux attaques terroristes, l’ampleur de la couverture médiatique et l’omniprésence politique du conflit israélo-palestinien en France et en Europe ne sont-elles pas quant à elles réellement « disproportionnées » ?

Israël est en permanence confronté à un double standard diplomatique, politique et médiatique qui est difficilement justifiable, si ce n’est par une obsession malsaine qui peut cacher une forme plus ou moins exacerbée d’antisionisme qui est, comme vient encore de le rappeler le Premier ministre Manuel Valls, le nouveau visage de l’antisémitisme.

Cette réalité revêt une dimension quasi psychanalytique. Les Juifs, en retrouvant leur place parmi les nations en 1948 après 19 siècles d’exil, d’errance, d’humiliations, de persécutions et de spoliations, ont changé de statut aux yeux du monde. Les victimes d’hier deviennent à nouveau maîtres de leur destin. Israël rappelle en quelque sorte, par son existence au sein des nations, le crime commis contre les juifs par les Nazis et leurs alliés au cœur de l’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, dans l’indifférence quasi générale.

Dans cette guerre psychologique où chacun est confronté à sa propre culpabilité et au poids de sa conscience, Israël doit lutter continuellement contre sa délégitimation et ceux qui, au sein des instances internationales, dans les chancelleries et dans les médias, appellent à sa destruction ou militent pour sa disparition.

Aujourd’hui, les organisations d’extrême gauche, les militants pro-palestiniens, les islamistes radicaux sont parvenus, par les mensonges, les calomnies et une réécriture insidieuse de l’histoire, à propager l’idée que les Israéliens, illégitimes sur la terre du peuple Juif, sont à leur tour devenus des « bourreaux, des imposteurs, des colons, les promoteurs d’un nouvel apartheid ».

ELNET vous invite à mieux comprendre les défis auxquels Israël est confronté pour combattre ce double standard qui lui est imposé, qui vise à l’isoler au sein des nations, qui entretient l’irrédentisme des Palestiniens, qui explique en partie l’impasse actuelle du processus de paix et qui alimente au travers de l’antisionisme un nouvel antisémitisme d’une violence inédite depuis la Shoah.

Israël et l’ONU

Membre à part entière de l’ONU depuis le 11 mai 1949, Israël a très souvent été condamné par l’Assemblée générale des Nations unis. Au début des années 1960, de nombreux pays arabes, soutenus par l’Union soviétique et les pays du Tiers-Monde comprennent que l’ONU constitue une tribune légale idéale pour lutter contre Israël et le délégitimer.

Ils forment une majorité automatique pour poursuivre le combat contre Israël dans les instances internationales et obtenir sur le terrain diplomatique et politique les victoires impossibles sur le terrain militaire.

Hormis les « questions de base » (retour des réfugiés, statut de Jérusalem, tracé des frontières) les principaux sujets qui reviennent de façon systématique dans les résolutions onusiennes contre Israël ces dernières années sont les « attaques illégales » contre ses voisins, les « violations des droits de l’homme » contre les Palestiniens, notamment les « expulsions », les «destructions de maisons et autres punitions collectives»,«l’établissement de colonies illégales » et également le prétendu « refus d’Israël de se conformer à la Charte des Nations Unies et à la Quatrième Convention de Genève 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ». La quantité et l’objet des condamnations en comparaison aux autres pays les rendent de fait insensées et démesurées.

En effet, Israël est le seul Etat au monde et plus encore la seule démocratie dont l’existence soit en permanence remise en cause par des accusations autant fausses que caricaturales qui tendent à laisser croire qu’il est le pire de tous. On compte aujourd’hui 193 Etats à l’ONU. Une minorité seulement, dont Israël, sont des Etats de droit, démocratiques, respectueux des droits de l’Homme et de la charte des Nations Unis. Et pourtant, seul Israël fait l’objet de ce double standard permanent qui en fait un Etat à part parmi les nations.

Quelques exemples assez révélateurs :

– Pour la seule année 2014, Israël a été condamné à 20 reprises par l’Assemblée générale des Nations unis, alors que la Corée du Nord ne l’a été qu’une seule fois, comme la Libye, l’Iran ou la Syrie, et que l’Arabie Saoudite, l’Afghanistan, la Chine (entre autres pays qui bafouent les droits de l’homme les plus élémentaires) qui ont été tout simplement « oubliés ».

– 38% des résolutions du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies ont été dirigées contre Israël, le Conseil ayant un agenda où 10 questions sont examinées à chaque session dont une est spécialement réservée à Israël.

– Le 20 mai dernier, l’Assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la santé de l’ONU (OMS) a adopté une résolution (104 voix pour, 4 contre et 6 abstentions) condamnant Israël pour avoir prétendument violé les « droits à la santé » des Syriens sur le plateau du Golan. Cette résolution a été adoptée alors même que des hôpitaux israéliens soignent, sur le plateau du Golan, des Syriens qui fuient les massacres d’Assad. Cette résolution a été promue par les États arabes, et en premier lieu par l’Arabie Saoudite, dont le représentant a averti que les pays qui voteraient contre la résolution kafkaïenne de l’OMS ne seraient pas considérés comme des « États épris de paix ».

– A la même période, les Palestiniens et les pays qui les soutiennent ont de leur côté, insisté auprès de l’ONU pour que l’armée israélienne figure sur la liste des organisations terroristes. Le rapport comprend de vives critiques « sur la façon dont Israël traite les enfants » et mentionne le fait que, selon les chiffres des Nations-Unies, « plus de 500 enfants ont été tués et 3.300 ont été blessés lors de l’opération Bordure protectrice l’été dernier ».

Ce « deux poids deux mesures » est sans précédent et contraire à toute logique et à toute éthique, quand la seule démocratie du Moyen-Orient fait l’objet de toutes les condamnations et que les dictatures, les monarchies corrompues et sanguinaires, les organisations terroristes les plus barbares et les Etats qui les financent et les protègent sont non seulement oubliés mais sont ceux-là même qui condamnent et accablent Israël.

Les Palestiniens quant à eux sont exonérés de toute critique. Victimes désignées du conflit israélo-palestinien, ils sont protégés par leurs « grands frères » arabes, soutenus par les dictatures, et encouragés par un grand nombre de démocraties qui continuent à faire d’Israël le bouc émissaire des malheurs du monde.

Depuis des dizaines d’années, les Palestiniens absorbent près de 40% de l’aide humanitaire internationale. L’Autorité Palestinienne a perçu 28 milliards de dollars depuis les Accords d’Oslo, pour quel résultat ?

L’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, créé à la suite de la première guerre israélo-arabe de 1948, a décrété que les bénéficiaires de l’aide ne devaient pas être uniquement les réfugiés palestiniens de 1948, mais également leur descendants (les cinq ou six cent milles réfugiés de 1948 sont devenus cinq millions. Une vraie bombe à retardement démographique qui a elle seule empêche toute solution au conflit israélo-palestinien. Dans le même temps, les dizaines de millions de réfugiés de la Seconde guerre mondiale ont eux disparu). Le mandat de cet organisme, qui devait être temporaire, a été constamment renouvelé. Vu le montant de l’aide accordée aux Palestiniens, on comprend que cette situation peut avoir un intérêt à perdurer.

N’est-ce pas encore une preuve du double standard qui sévit contre Israël quand tout est fait pour entretenir et instrumentaliser la misère des Palestiniens condamnés par leurs propres dirigeants et par la communauté internationale à vivre dans la précarité et le dénuement, pendant que les milliards de l’aide internationale financent la corruption, le terrorisme et l’incitation à la haine ?

Le boycott et les sanctions économiques contre Israël

Le boycott économique et culturel d’Israël, déjà initié depuis 2005 par le BDS, a gagné du terrain depuis l’opération Bordure protectrice, lancée par Tsahal le 7 juillet 2014 pour faire cesser les tirs de missiles du Hamas contre ses populations civiles. Les appels au boycott se multiplient, l’ampleur et la violence des actions grandissent et ce, sur l’ensemble du territoire européen. Le boycott des produits de consommation courante, notamment alimentaires, demeure l’aspect le mieux connu et le plus facilement applicable de cette mobilisation contre Israël.

Sur Internet, plusieurs sites, dont celui du BDS, dressent la liste des marques à boycotter, alors que cet acte est interdit par la loi en France.

Plusieurs grandes entreprises européennes ont ainsi renoncé à des investissements en Israël, en raison de liens entre des sociétés locales et les implantations. Plusieurs pays européens, dont la France, ont officiellement « déconseillé » d’investir dans les « colonies » israéliennes – « considérées comme illégales au regard du droit international ». (Le terme de « colonie » est impropre. Il est plus juste de parler d’ « implantation » dans des territoires qui restent disputés. Ces implantations ne sont pas interdites ou contraires au droit international puisqu’aucun Etat n’exerce de souveraineté sur ces terres qui doivent faire l’objet d’une négociation dans le cadre de la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 novembre 1967, où il est question DE territoires et non DES territoires.)

Sans doute plus grave, le 13 avril dernier, le Ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a co-signé une lettre, avec 15 des ses homologues européens, destinée à la chef de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini, lui demandant d’accélérer la procédure d’étiquetage des produits fabriqués dans les implantations israéliennes de Cisjordanie. L’objectif étant de « garantir que les consommateurs ne soient pas trompés par de fausses informations ». Insidieusement, cet appel conjoint propage l’idée qu’Israël est un pays d’apartheid. Cette initiative européenne, si elle aboutit, confortera les partisans du boycott global d’Israël. Cette stigmatisation conduira à une augmentation des boycotts par les membres du secteur privé de l’Europe envers des entreprises israéliennes qui opèrent dans le secteur ou qui délivrent des services aux citoyens israéliens vivant dans les implantations. Elle ne peut que rappeler de bien mauvais souvenirs à ceux qui ont connu d’autres formes de marquage et de stigmatisation à d’autres époques, sur le territoire européen. L’Allemagne refuse d’ailleurs, à juste raison, de participer à ce mouvement.

Si les appels au boycott gagnent en popularité au point d’inquiéter sérieusement en Israël, ils sont loin de faire l’unanimité. En France, François Hollande, avant d’être élu président de la République, cosignait avec Manuel Valls, Bernard-Henri Levy, plusieurs intellectuels et une vingtaine d’autres personnalités dans Le Monde en 2010, une tribune intitulée: « Le boycott d’Israël est une arme indigne ». En Israël, le gouvernement s’inquiète des effets économiques, psychologiques et moraux d’un boycott.

Une baisse des exportations pourrait avoir des effets importants sur l’économie israélienne et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a considéré le boycott comme un « acte antisémite ». Selon lui, le mouvement BDS qui prône le boycott veut par-là obtenir « la fin de l’Etat juif. »

Le traitement de Tsahal dans les medias

Le biais principal, qui en conditionne bien d’autres, consiste à traiter sur un pied d’égalité, d’une part, un État doté d’institutions stables, d’une économie moderne et comparable à celle des pays occidentaux, d’une armée parmi les plus puissantes et les plus équipées au monde et, d’autre part, une population qui ne possède ni État, ni économie viable, ni armée régulière.

Beaucoup de journalistes occidentaux, en se fiant aux mises en scène macabres orchestrées par les mouvements terroristes palestiniens, sont tombés dans le piège traditionnel du conflit asymétrique, où les medias dressent un tableau manichéen dans lequel l’armée régulière semble nécessairement riposter de façon disproportionnée et où les agresseurs sont les victimes et ceux qui se défendent, les bourreaux.

Il y a quelques semaines, la presse internationale a pu se réjouir de pouvoir publier des rapports de l’ONG israélienne « Breaking the silence » qui condamnent « les dérives de l’armée israélienne ». Des journaux français, dont Le Monde, y ont consacré leur première page, illustrée de photos et de cartes, en expliquant comment l’Etat juif, qui possède selon Netanyahou « l’armée la plus morale du monde », a une « vision singulière du droit de la guerre » et comment elle s’affranchit progressivement des conventions de Genève.

Israël est une grande et vraie démocratie. La liberté de parole y est un droit de chaque citoyen y compris pour les militaires et les organisations qui seraient contre la politique de tel ou tel gouvernement. Il est normal que chacun puisse s’exprimer mais il est étonnant que les condamnations venues de des ONG israéliennes souvent partisanes, soient systématiquement mises en exergue dans la presse internationale sans aucune précaution. Ainsi, certains journaux bafouent les règles de la déontologie journalistique en formulant des accusations sans vérifications et sans fondements, sans que des enquêtes soient faites et sans que l’armée ou ceux qui sont mis en cause aient été sollicités pour apporter la contradiction.

Les ONG comme Breaking the silence, qui se donnent pour mission de délégitimer les actions de Tsahal depuis des années, sont financées par des gouvernements hostiles à Israël et des organisations pro-palestiniennes qui propagent la haine. Il est bien plus confortable de vilipender Israël à tord plutôt que de dénoncer l’absence de démocratie et de respect des droits de l’homme au sein de l’Autorité Palestinienne à la fois contrôlée par le Hamas, qui est une organisation terroriste et islamiste, et par un Président et un conseil législatif qui n’ont pas été réélu depuis six ans.

***

ELNET s’efforce de lutter contre la stigmatisation permanente d’Israël en diffusant de l’information et en plaidant auprès des leaders politiques pour une vision plus juste, plus balancée, moins partiale et manichéenne du conflit israélo-palestinien.

Sur le plan diplomatique, nous pensons que le renforcement de la relation bilatérale et du dialogue stratégique peuvent contribuer à donner plus de place et d’influence à l’Europe en général et à la France en particulier. Hélas, les recommandations et directives européennes liées au conflit israélo-palestinien pourraient constituer pour l’Etat hébreu un premier pas vers des sanctions injustes et injustifiées, et un boycott économique non plus limité aux seules entités liées aux implantations mais englobant le pays tout entier.

Il existe aujourd’hui environ 200 conflits territoriaux ou situations de territoires disputés à travers le monde, aucune d’entre elles ne fait à ce jour l’objet d’une législation européenne spécifique, ni de condamnations onusiennes outrancières.

C’est aussi cela le double standard auquel Israël est confronté. Il y aurait donc une règle pour juger le monde et une règle pour juger l’Etat Juif.

Comme le faisait remarquer Elie Wiesel, non sans humour, il faut voir dans ce comportement l’hommage que les ennemis d’Israël rendent au peuple Juif, car on ne peut juger un peuple qu’à l’aune de son Histoire et de ses valeurs. Mais ce système est pervers car il accable Israël et exonère les Palestiniens, le monde arabo-musulman et ceux qui participent de cette guerre devenue globale entre la civilisation et la barbarie, de leurs responsabilités.

Personne ne veut davantage la paix que l’Etat d’Israël pour qui il s’agit, dans un environnement hostile, d’une nécessité vitale. Mais la paix ne peut s’obtenir sans lucidité sur la véritable nature de ceux avec qui il faut la faire. Certes on ne fait la paix qu’avec ses ennemis, mais encore faut-il que l’ennemi ait lui aussi envie de faire la paix.

On ne fait pas non plus la paix sans justice et vérité. L’une ne va pas sans l’autre. Si la communauté internationale, qui ne cesse de réclamer la paix au Moyen-Orient, veut vraiment faire œuvre utile, qu’elle mette un terme à ce double standard qui tend à faire d’Israël un Etat paria et qui nourrit la haine des Juifs partout dans le monde.

Plutôt que de condamner sans cesse Israël ou de préparer des résolutions pour imposer par les sanctions et les pressions une solution contraire à la justice et à la vérité, que la communauté internationale, et au premier rang la France, dont la voix compte en Europe et dans le monde, rappelle à chacun ses obligations pour que la paix soit le résultat d’une négociation où chacun, selon le principe de réciprocité, devra faire des concessions et accepter un compromis historique.