Les incendies criminels, nouvelle étape dans le terrorisme palestinien

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on print
Share on email

80 000 personnes ont été évacuées jeudi 24 novembre à Haïfa, troisième plus grande ville d’Israël, pour fuir les incendies qui se succèdent dans le pays. En l’espace de 4 jours, le paysage s’est transformé en véritable en fournaise. Si les premières flammes à Neve Shalom étaient dues à de la négligence et aux conditions météorologiques, il est devenu clair que les autres feux avaient une motivation politique. Selon de premières estimations, 900 hectares ont été touchés, soit le plus grave épisode de ce genre depuis 2010. Le Shin Bet (service de sécurité intérieur) a été saisi de l’affaire. Selon les responsables des services de sécurité, une partie des déclenchements de feu serait volontaire. La police a pour l’heure arrêté 14 personnes. 

La Grèce, Chypre et la Turquie, avec laquelle Israël vient de reprendre des relations diplomatiques, ont décidé de dépêcher des avions en urgence pour intensifier l’arrosage des zones en feu. La Russie envoie deux bombardiers, tandis qu’un Boeing 747 « supertanker » américain est arrivé ce matin. Plusieurs équipes de pompiers palestiniens ont aussi rejoint leurs collègues israéliens.


Le ministre de l’Education, Naftali Bennett (Foyer juif), a assuré que les feux ne pouvaient avoir été allumés par des Juifs. Plusieurs officiels ont parlé de terrorisme, sans désigner explicitement les Arabes ou les Palestiniens. Par ailleurs, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a prévenu que tout incendie volontaire serait traité comme un « acte de terrorisme », sans dire explicitement si c’était le cas de certains feux récents.


Il ne s’agit pas là d’un phénomène nouveau. Le terrorisme par incendie criminel est connu de l’Etat hébreu. Le souvenir du sinistre le plus grave de l’histoire d’Israël, survenu fin 2010, est encore frais dans la tête des Israéliens. Il avait précisément eu lieu sur les hauteurs de Haïfa, sur le mont Carmel et avait dévasté pendant plus de trois jours plusieurs milliers d’hectares et avait fait 44 morts, pour la plupart des élèves gardiens de prison pris au piège des flammes à bord d’un autobus. Il avait fallu le concours d’une trentaine d’avions venant d’une douzaine de pays pour livrer bataille contre le feu. Cette forte mobilisation, due aux carences de l’Eta hébreu,  en matière de protection civile, avait étonné par son ampleur. Naturellement exposé à la sécheresse, Israël n’a pas les moyens de venir à bout de ce genre de catastrophe. A l’époque déjà, les éditorialistes avaient souligné qu’un pays qui se dit capable de mener deux guerres simultanées contre le Hezbollah libanais et le Hamas, qui se prépare à une offensive militaire contre le programme nucléaire de l’Iran, qui dispose de plus de 400 avions de combat ultramodernes et dont l’économie a traversé sans heurts la récession mondiale, était incapable de s’acheter un seul Canadair. D’autre part, la décision de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, d’envoyer des pompiers palestiniens pour appuyer les Israéliens, avait été accueillie favorablement à Jérusalem. Reste à savoir si à cette « intifada des pyromanes », succédera une « diplomatie des pompiers ».