18 novembre 2025
Mediapart n’en finit pas de nous divertir. Dernière pitrerie en date : se dresser vent debout contre un colloque au Sénat sur la problématique hautement sensible des violences sexuelles utilisées comme arme de guerre.
Motif ? Il s’agirait en réalité d’une opération de « propagande » israélienne, au dire de l’article que Mediapart a choisi de publier la veille de ce colloque qui s’est tenu le 10 novembre, entre les murs du Palais du Luxembourg, sous le haut patronage de Madame Dominique Vérien, présidente de la Délégation aux droits des femmes du Sénat, avec un seul objectif affiché : renforcer l’action contre ces actes criminels en temps de guerre.
N’en déplaise à ses inquisiteurs professionnels, Mediapart — qui a pourtant consacré dans le passé quelques papiers et reportages à cette thématique — semble cette fois plus préoccupé à fouiner dans les poubelles d’ELNET France, organisateur de l’évènement, dont le fonctionnement irréprochable est aussi légal que transparent.
La barbarie du 7 octobre 2023 sur le territoire souverain d’Israël a largement motivé la tenue de la réunion. Les témoignages recueillis depuis ce massacre de civils ont révélé la cruauté indicible des violences sexuelles subies par plusieurs femmes israéliennes durant les exactions et au cours de leur détention dans les geôles du Hamas, dans la bande de Gaza.
Mais de cela, pas un mot dans le rapport de Mediapart qui, comme à son habitude, s’active à retirer toute légitimité à Israël et à ses actions tant dans le domaine sécuritaire que diplomatique, voire à le nazifier en recourant au vocable de « propagande ». Faut-il rappeler que ce terme fut institutionnalisé en Allemagne nazie avec un ministère dédié, sous la direction de Joseph Goebbels ? Il s’agissait alors de contrôler et de manipuler l’opinion publique afin de mieux diffuser une idéologie totalitaire dévastatrice. Une idée totalement fantasmée par Mediapart qui rêve de voir l’État juif en nouvel « empire nazi ».
Mediapart aura sans doute toutes les peines du monde à nous expliquer que rappeler l’horreur des viols collectifs perpétrés par l’armée russe à Boutcha, largement documentés et rapportés durant cette conférence, s’inscrit dans une stratégie de «propagande» d’un «lobby» pro-israélien.
Sans parler des enlèvements et des viols de centaines d’adolescentes par les islamistes de Boko Haram, des esclaves sexuelles yézidies de Daesh et des violences sexuelles perpétrées durant les guerres civiles au Congo et au Soudan, que le Père Patrick Desbois a étayées dans un récit glaçant.
Encore plus inconcevable pour Mediapart d’accepter qu’une Israélienne, Shelly Tal Meron, de surcroît députée (de l’opposition au Premier ministre Benjamin Netanyahu) à la Knesset, soit à l’origine de la Coalition mondiale des femmes contre l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre, avec le soutien actif d’Aurore Bergé, ministre française chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.
Dans le monde étriqué et manichéen de Mediapart, il est tout aussi impensable qu’une avocate israélienne, Yaël Vias Gvirsman, puisse animer une table ronde consacrée à la violence sexuelle sur les cinq continents qui réunissait, à Paris, une juriste ukrainienne Iryna Kapalkina, une Colombienne Paula Silva Rodriguez et une Française Céline Bardet.
Car pour Mediapart, il suffit d’être Israélien (ou Israélienne) pour être assimilé à un «sioniste fasciste-génocidaire». Le Reductio ad Israelum en quelque sorte.
Pour les fins limiers de Mediapart, jamais en retard d’une diabolisation d’Israël, il est sans doute préférable d’instiller le doute sur un soi-disant financement occulte du colloque en question et, pourquoi pas, évoquer une tentative insidieuse de rapprochement entre Israël et la France menée par une organisation dont l’un des objectifs affichés est justement de contribuer … au rapprochement entre Israël et la France.
À moins qu’il ne s’agisse de rappeler incidemment qu’Aurore Bergé est l’ancienne présidente du groupe d’amitié France-Israël (2019-2023), comme si ce titre était en soi infâmant, tout en l’accusant à tort d’avoir donné son patronage au sommet, pas plus qu’elle n’est l’initiatrice de la Coalition qui a tenu sommet au Sénat le 10 novembre. Ou ignorer délibérément l’intervention bouleversante de Pnina Tamano-Shata, une Israélienne née en Éthiopie et devenue avocate, journaliste, et femme politique, ancienne ministre et désormais présidente de la commission des droits des femmes de la Knesset et du parti centriste Bleu et Blanc, mais surtout ardente défenseur de l’égalité des genres et de la représentation des femmes dans la vie publique.
Venant de la part d’un média fondé par celui qui osa sous pseudo justifier le massacre des athlètes israéliens aux JO de 1972 par un commando de terroristes palestiniens à Munich, qui s’afficha longtemps au côté de l’islamologue sulfureux et agresseur sexuel multi-récidiviste Tariq Ramadan, et qui se livre aujourd’hui à une campagne systématique de discrédit de l’État d’Israël agressé dans sa chair le 7 octobre 2023, comment s’en étonner ?
Par la plume de sa journaliste Sarah Bénichou, Mediapart ne fait que nous confirmer le rôle de « fouille-merde » qu’il s’est alloué et qu’il joue maintenant à la perfection contre ses ennemis déclarés.
Mais pendant que certains cherchent à la loupe des factures compromettantes qui n’existent pas, des billets d’avion non justifiés et des financements illicites qui ne prolifèrent que dans leur imagination stérile, d’autres s’emploient à lutter contre un fléau monstrueux qui continue de faire des ravages sur plusieurs champs de bataille de la planète.
On sait depuis longtemps que répondre sur le fond n’a pas d’intérêt pour la Pravda Mediapart, média partisan s’il en fut, qui feint de promouvoir le débat contradictoire alors qu’il n’a jamais publié notre droit de réponse à leur dernière missive il y a tout juste un an. Il s’agit toujours d’éructer. De disqualifier. De clouer au pilori ses opposants politiques. D’entraîner leur mort sociale et de les livrer à la violence de ceux qui ont fait d’Israël la lie de l’humanité. Le tout pour des raisons idéologiques qui se tapissent derrière une prétendue éthique journalistique.
